L’inventeur: Andrew Taylor Still
Andrew Taylor Still (1828-1917)
Né le 6 août 1828 à Jonesville, en Virginie.
Son père est pasteur Méthodiste, branche protestante dérivée de l’anglicanisme. Le ministère méthodiste incluait la pratique de la médecine, le prêcheur devait pouvoir s’occuper du corps autant que de l’esprit, chez ces pionniers à la vie rude. Toutefois, c’était une médecine « des simples ».
Les médecins, quant à eux exerçaient la « médecine héroïque », faite de saignées et de l’usage du calomel (chlorure de mercure) pour ses propriétés émétiques. Système assez proche des caricatures de Molière…
A.T. Still appris la médecine sur le terrain, en accompagnant son père, puis au contact des indiens Shawnees, dont il déterrait les ossements pour étudier la mécanique anatomique.
Très tôt, la famille se déclare anti-esclavagiste, et lors de la guerre de sécession (1861-1865), Still s’engage parmi les fédéraux comme médecin et chirurgien, mais en opposition avec les « médicaments » les plus couramment utilisés: l’opium et le whisky. Il est utile de rappeler que pendant cette guerre, il y avait plus de décès dus aux infections et épidémies qu’aux armes à feu. Trois enfants (12ans, 8 ans et 1 an) de Still meurent de méningite cérébro-spinale en février 1864.
Après la démobilisation, Still continue de développer la philosophie et la pratique de sa médecine, se heurtant aux dogmes religieux et médicaux.
En 1885, il nomme son système ostéopathie, d’après les racines grecques osteon (os), et pathein (souffrance).
Il s’agit de remettre les os à leur juste place, ce qui libère les tensions qui ralentissent les flux sanguins et nerveux.
D’un point de vue philosophique, l’ostéopathie est fondée sur des principes partagés par les scientifiques évolutionnistes, et exprimés par le philosophe Herbert Spencer:
– Le corps fonctionne comme une unité totale
– Le corps possède des mécanismes d’autorégulation et d’autoguérison
– Structure et fonction sont en relation mutuelle
– Une pression anormale dans une partie du corps produit des pressions anormales et des contraintes sur les autres parties du corps.
On peut citer également l’influence de la phrénologie, du mesmérisme, ainsi que du théosophe Emmanuel Swedenborg.
Il dit croire en « la possibilité de développement illimité de nos organisations spirituelles et mentales, comme je le crois pour les physiques », ajoutant « vous n’avez pas besoin de médium pour communiquer avec l’Infini. Cette Infinité se trouve en vous-même… Reconnaissez-la, et cultivez-la »
Notons que la publications des livres de Darwin est contemporaine, puisque l’origine des espèces est de 1859, et l’origine de l’homme de 1871.
Il fonde officiellement l’école américaine d’ostéopathie (ESO) en 1892 afin de transmettre sa vision du soin. Cette école est ouverte à tous, sans distinction d’origine ni de sexe.
Et toujours en opposition à toute drogue
Il meurt le 12 décembre 1917 à Kirksville, dans le Missouri, ville où il s’était installé en 1874.
Le concept ostéopathique
Pour Still, « la maladie est le résultat d’anomalies anatomiques auxquelles succède le désordre physiologique ». Il émit l’hypothèse que le tissu conjonctif (tissu de support des vaisseaux et des nerfs, ainsi que d’échanges et de structuration), par les tensions anormales auquel il est soumis, altère la circulation des fluides, et peut être à l’origine de beaucoup de pathologies. Il convient donc de repérer les déséquilibres anatomiques, et de les corriger. Il s’aida de l’os comme bras de levier pour agir sur ces déséquilibres.
D’où le nom qu’il donna à sa méthode: ostéopathie, mot forgé par les racines grecques évoquant la souffrance de (et par) l’os.
La démarche de l’ostéopathe consiste à repérer les déséquilibres, et leurs causes, et à rétablir, par des manœuvres appropriées, les équilibres mécaniques, physiologiques et fonctionnels. Il s’appuie pour cela sur sa sensibilité, ainsi que sur une connaissance approfondie de l’anatomie.
Les successeurs
William Garner Sutherland (1873-1954).
A élaboré l’approche crânienne de l’ostéopathie. On lui doit également le concept de « Mouvement Respiratoire Primaire ».
Harold Ive Magoun (1898-1981)
A continué la recherche sur l’ostéopathie crânienne. A publié en 1951 un ouvrage de référence à ce sujet: « Osteopathy in the cranial field ».
Beryl E. Arbuckle
Pédiatre, elle a appliqué la connaissance de l’ostéopathie dans les domaine de l’obstétrique et de la pédiatrie.